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J’ai interrogé mercredi 23 janvier le gouvernement au sujet des violences qui ont marqué les dernières semaines de mobilisation collective. Le droit de manifester ne doit pas être traité comme un délit !
Monsieur le ministre,
Pendant que le tapis rouge est déroulé aux multinationales qui augmentent leurs dividendes pendant qu’elles suppriment des emplois, vous répondez au peuple qui demande justice et dignité, un grand débat qui prend la forme d’une campagne, sans garantie de décisions à la fin.
Le monologue du Président se prolonge sur scène face à des maires venus rapporter la souffrance populaire. Ni tabou, ni totem dites-vous mais surtout aucun changement de cap. Le « en même temps » macronien a le goût du mépris. Le mépris de classe.
Répondant au fameux adage « classe laborieuse, classe dangereuse » vous offrez comme réponse davantage de répression : 2000 blessés, des mains arrachées, des jeunes mutilés, des policiers épuisés, envoyés à l’affrontement. Les manifestants sont traités en délinquants. Ils ne protestent pas contre les valeurs de la République mais pour leur application réelle !
Vous y ajoutez une loi qui criminalise le mouvement : la loi dite « anti-casseurs » qui permet le fichage des manifestants et qui prévoit l’étouffement des mouvements sociaux.
Cette loi a même été rejetée par votre majorité au Sénat. Car chacun peut voir le danger pour notre Etat de droit, pour notre pays, celui qui a fait du 14 juillet sa fête nationale.
Affaiblis face à une crise sociale qui vous dépasse, vous ajoutez une pierre à l’arsenal répressif déjà aggravé par le basculement de dispositions de l’état d’urgence dans le droit commun.
Monsieur le Ministre, la démocratie c’est débattre. Mais c’est aussi battre le pavé, contester, s’opposer à l’ordre établi. Manifester est un droit constitutionnel.
Alors plutôt que la répression, à quand une réponse politique, une loi contre les casseurs de la solidarité contre les broyeurs de vies et de rêves, pour la justice ?