L’Assemblée a adopté ma proposition de résolution pour la création d’une flotte européenne de sauvetage en mer

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C’est une belle avancée pour sauver des vies en Méditerranée.

Le travail continue avec les parlementaires européens et la société civile pour faire de cette initiative une réalité.

« Nous réussissons finalement à prendre calmement une quinzaine de personnes à bord pour faire une première navette vers l’Aquarius. Un nourrisson de 4 mois repose entre les jambes de sa mère. Il vomit, les yeux figés vers le plancher. Personne ne l’essuie. À quoi bon. Elle, pleure, les paupières fermées, la bouche crispée, la tête aimantée vers le sol, comme essayant de remonter du vide dans lequel elle se sent chuter. Aucune des femmes ne parle. Leurs regards sont creux, vidés de toute humanité. J’ai la sensation qu’en les extirpant de ce radeau nous brisons les chaînes qui les lient à l’horreur. »

Ces mots sont ceux du marin Antoine Laurent dans son Journal de bord de l’Aquarius. Précieux ouvrage qui donne à voir les visages, les mots de ceux qui traversent la mer Méditerranée au péril de leur vie.

Voilà ce que vivent les naufragés, voilà ce à quoi font face les ONG de sauvetage en mer à qui je tiens à rendre hommage aujourd’hui.

Chers collègues, nous avons dépassé les 30 000 morts en Méditerranée. Il est grand temps d’agir. L’Europe, eu égard aux valeurs de solidarité sur lesquelles elle repose, ne peut rester passive face à notre mer commune qui se transforme peu à peu en cimetière.

Cette inertie des Etats européens porte atteinte au droit international maritime qui encadre l’obligation d’assistance et l’inconditionnalité du secours des personnes en détresse en mer. En effet, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (1982) établit l’obligation de prêter assistance, obligation renforcée par la Convention internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en mer (1974) et la Convention internationale sur la recherche et le sauvetage maritime (1979). L’obligation de secourir s‘applique à toute personne se trouvant en situation de détresse en mer, indépendamment de sa nationalité ou de son statut juridique, ou encore des circonstances dans lesquelles elle est retrouvée.

Depuis la fin de l’opération Mare Nostrum le 31 octobre 2014, aucune action n’a été menée par les États dans le domaine de la recherche et du sauvetage en Méditerranée centrale. La Méditerranée, au vu du drame humain qui s’y déroule, devrait plutôt être considérée comme un espace humanitaire au cœur duquel une flotte européenne sauverait les personnes en détresse. C’est le sens de cette proposition.