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16/11/17, 18h17
Hier, au moment des propos honteux, violents, abjects prononcés par Meyer Habib, nous, député-e-s communistes, mais aussi député-e-s insoumis, avons quitté l’hémicycle, sans même avoir à se concerter, comme un élan, une détonation !
Je ne vais pas le cacher, nous nous attendions à ce que le Député UDI nous vise directement, ce sont ses habitudes. L’annonce du refus des autorités israéliennes de voir entrer des parlementaires de nos groupes nous avait alertés. Mais la charge a heurté quelque chose de bien plus profond en nous, en moi. Les amalgames entre le combat que nous menons pour la liberté du peuple palestinien et pour l’application des résolutions de l’ONU feraient, selon lui, de nous des antisémites , des soutiens aux terroristes de Daesch….c’est monnaie courante depuis de nombreuses années, ça reste scandaleux.
Mais hier, en plus de tout ça, Meyer Habib a osé faire un lien entre ces combats et le meurtre du Père Hamel à Saint-Etienne du Rouvray, dont le maire communiste à l’époque des faits est aujourd’hui député de notre groupe. Nous nous souvenons toutes et tous de sa prise de parole au moment des faits, de sa dignité, son émotion, l’humanité chevillée au corps, la résistance immédiate malgré la douleur, à même hauteur.
Nous ne sommes pas que des sensibles, nous analysons aussi la période politique, celle d’une commémoration désincarnée des attentats du 13 novembre, celle de la récupération de l’affaire Ramadan faisant peu de cas des plaignantes de viol, celle d’un Valls réarmé sur une laïcité qui n’en est pas une…celle des attaques ciblées sur une députée parce qu’elle est noire, celle de Riss contre Plenel, celle de Charlie que je défends, celle de Mediapart que je soutiens…
Stooooooop !!!
Nous nous battons pour la liberté du peuple palestinien, nous nous battons contre l’antisémitisme, contre l’islamophobie, je suis féministe, antiraciste et à chaque nouvel attentat je me répète cent fois, ils n’auront pas ma haine… et parfois je faiblis…
Mais comme beaucoup de mes concitoyens, je ressens le besoin de réaffirmer un choix, dont la banalité ne devrait pas impliquer de solennité : celui de l’intelligence collective qui ne nous sauvera pas tous-tes mais qui sauvera ce qui fait notre humanité !