SEANCE AU CONSEIL DEPARTEMENTAL 92 : COMPTE-RENDU

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Séance du Conseil départemental des Hauts-de-Seine du 13 décembre 2019

LES MISSIONS DES PMI, ASE ET EDAS DOIVENT ETRE GARANTIES DANS TOUT LE DÉPARTEMENT DES HAUTS-DE-SEINE

En moins de 9 ans, les services sociaux du département des Hauts-de-Seine ont perdu 650 agents, soit 22 % de leurs effectifs !

En moins de 5 ans, sur le secteur de Levallois-Clichy, le nombre d’éducateurs de l’aide sociale à l’enfance est passé de 9 à 2.
À Bagneux, le nombre de travailleurs sociaux à l’EDAS est tombé de 23 à 6 sur cette même période.
À Villeneuve-la-Garenne, l’ASE n’a plus que deux éducateurs pour le suivi de 160 enfants placés, soit 80 enfants suivis chacun.
Sur le secteur de Rueil-Nanterre, les médecins en PMI ne sont plus que 2, alors qu’ils étaient encore 7 il y a 5 ans.
Sur l’ensemble du département, on ne compte plus que 2 psychologues pour tous les services confondus: PMI, ASE, EDAS etc.

Aujourd’hui, sous couvert de modernisation, la droite met en place une réorganisation destructrice de ses services sociaux, pour les concentrer à termes dans 13 pôles uniques, qui devront à eux seuls répondre à l’ensemble des besoins sociaux des habitants des 36 communes des Hauts-de-Seine.

Ainsi ce département, l’un des plus riches de France, excédentaire de 500 millions d’euros, gère la pénurie qu’elle a organisé.

Dans cette situation, les travailleurs sociaux sont, à juste titre, en colère et inquiets pour l’avenir des missions qu’ils exercent. Les agents sont inquiets, mais également les associations œuvrant pour l’accès aux droits et les CCAS des villes, vers qui se reportent de plus en plus de personnes, frustrées, et dans des situations sociales de plus en plus précaires. Inquiets surtout pour les populations qu’ils servent, car cette réorganisation a déjà des conséquences visibles et alarmantes. Ils font le douloureux constat d’une perte de contact avec des familles, des jeunes, des personnes en précarité, qui ne s’y retrouvent plus, n’appellent plus et ne se déplacent plus, car les services sont progressivement fermés, délocalisés, regroupés.

C’est le cas dans les PMI qui ont une baisse de la fréquentation depuis la mise en place d’une plateforme téléphonique centralisée pour toutes les PMI départementales, en particulier cet été. Alors qu’en période de canicule, les PMI croulent habituellement sous les demandes des parents inquiets pour la santé de leurs bébés, cette année, où l’on a pourtant battu des records de chaleur, les PMI ont été étonnement peu fréquentées.Et c’est ensuite, fort de ce constat, que le département s’appuiera sur ces chiffres pour fermer encore des services.

Ainsi, la réorganisation mise en place actuellement par la majorité de Patrick Devedjian, est plutôt l’organisation d’un désengagement de la collectivité vis-à-vis de sa compétence principale. La vice-présidente du département en charge du personnel a elle-même reconnu en séance hier, qu’avec cette réorganisation le flot des départs des agents ne se tarissait pas, et ce à un rythme bien plus rapide que celui des recrutements.

La solution est pourtant évidente. Dans un département dont l’excédent financier atteint le demi milliard d’euros, il est nécessaire de travailler dès maintenant au développement des missions réalisées par les PMI, les services de l’ASE et les EDAS existants actuellement, en donnant aux professionnels les moyens nécessaires à la réalisation de leurs missions, et en recrutant pour chaque secteur des agents et encadrants spécifiques en nombre suffisant.

Le groupe Front de Gauche et Citoyens s’oppose à cette réorganisation qui n’est prise que sous l’angle du désengagement du département vis-à-vis de son action pour la solidarité départementale, aveugle à la crise sociale et humaine que je viens d’évoquer.