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Question orale au ministre de l’éducation, 12 juin 2018
Monsieur le ministre de l’éducation nationale, vous avez annoncé dernièrement que les futurs enseignants seraient recrutés par des épreuves d’admissibilité en fin de L3.
L’ensemble des représentants des Espé est vent debout contre cette mesure qui pourrait conduire à remettre en question le statut des professeurs stagiaires. En effet, en déconnectant l’admissibilité de l’admission, les étudiants n’étant pas titulaires du concours ne bénéficieront pas du statut de fonctionnaire stagiaire. Les néo-stagiaires passeront donc d’une rémunération de 1400€ par mois à une rémunération de 400€ en M1 et de 900€ en M2.
Vous justifiez cette mesure comme étant une manière de fluidifier la fonction publique en diversifiant les profils des enseignants. Or, cela ajoutera de la précarité et amputera la formation d’un bon nombre de candidats. A l’heure actuelle en effet, 54% des candidats sont issus d’une reconversion professionnelle !
Nous considérons au contraire que la position de concours en fin de L3 ne serait envisageable que s’il était suivi, pour les deux degrés, de deux années de formation effectives, sous statut d’élève professeur ouvrant droit à un vrai salaire.
Si tel n’est pas le cas, vous introduirez dans l’Éducation nationale la logique d’abaissement du coût du travail. Et cela ne ferait qu’achever le processus de dé fonctionnarisation de l’éducation nationale que vous appelez de vos vœux avec votre politique de suppression de 50 000 postes dans la fonction publique.
Nous sommes là bien loin de l’école de la confiance que vous préconisez. Monsieur le Ministre, le corps enseignant a le droit de savoir : quel est le calendrier de votre réforme ; quelle méthode de concertation allez-vous adopter ?