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Réponse aux pétitions citoyennes pour l’interdiction du glyphosate
Votre inquiétude et votre mobilisation sont plus que légitimement fondées contre le glyphosate. Les études scientifiques de l’OMS qui le jugent cancérigène probable pour l’humain et sûr pour les animaux à cette heure sont accablantes. Ses conséquences polluantes sont fortes et nombreuses dans sur les sols et les nappes phréatiques, biens communs universels. Elles sont terribles sur les centaines de milliers de personnes directement exposées à cette substance et victimes de maladies graves et de malformations. Mais ses traces sont aussi largement intégrées à notre alimentation quotidienne : 7 céréales sur 8 ou encore 100% de betteraves traitées !
Le glyphosate est un poison pour nous, pour les animaux et pour l’idée que nous nous faisons d’une planète respectée et protégée des logiques de rentabilité destructrices. La mobilisation citoyenne face à lui est forte. Plus d’un million de citoyens en Europe se sont engagés. Elle doit se maintenir et s’amplifier.
En refusant d’inscrire dans la loi l’objectif de sortie du glyphosate d’ici à 3 ans contrairement à ce qu’ils avaient annoncé, la majorité En Marche ! a récemment complété la liste dynamique de ses reniements et de ses contradictions, notamment en matière environnementale et sanitaire. Les puissants lobbys agrochimiques proches de Monsanto ont accompli leur mission. L’autosatisfaction européenne insolente d’Emmanuel Macron et de son gouvernement en est d’autant plus gênante.
Les conditions du vote de l’article ouvrant la possibilité d’inscrire cet objectif dans la loi l’ont confirmé à leur tour : un vote qui doit avoir lieu un matin, avancé en pleine nuit de façon imprévue, ne nous permettant pas d’anticiper notre présence en séance nocturne durant lesquelles nous nous relayons. Monsanto peut dormir tranquille, cette méthode adoptée par le Président de l’Assemblée nationale permettant d’éviter une trop forte opposition. J’ai donc voté contre la loi dans sa globalité.
Il y a urgence. Urgence à investir dans la recherche et le développement de solutions alternatives, car il est nécessaire accompagner les agriculteurs et agricultrices massivement dépendant-es du glyphosate. Mais urgence aussi à bâtir un nouveau système agricole. Un système qui permet à tous ses acteurs et actrices de vivre dignement. Un système qui se soucie davantage de nourrir correctement les humains, que d’une rentabilité de profit épuisante pour les sols et destructrice pour la vie, et qui prend toute sa part dans la transition écologique.
Elsa Faucillon