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Aujourd’hui, le Conseil d’Etat suspend les nouvelles règles de calcul de l’assurance chômage prévues par la réforme du gouvernement. Alors que le « salaire journalier de référence », qui sert de base pour définir le niveau de l’allocation, est à ce jour calculé en divisant le salaire brut perçu par le nombre de jours travaillés ; la réforme vise à ce que tous les jours soient désormais intégrés, y compris les jours chômés entre deux contrats.Ainsi, ce nouveau modèle de calcul du « salaire journalier de référence » aurait impliqué une baisse globale du niveau d’indemnisation des travailleurs qui alternent entre des périodes d’activité en contrats courts et des périodes non travaillées.A 9 jours de la mise en application prévue de la réforme, la décision du Conseil d’Etat est une première victoire pour toutes celles et ceux qu’elle aurait impactés. Elle l’est également pour les syndicats et collectifs de précaires et chômeurs mobilisés depuis des mois contre cette réforme inique. Cette décision vient confirmer ce que nous disons depuis des mois : cette réforme ne ferait qu’accroître la précarité grandissante dans notre pays ! Alors que des millions de Françaises et de Français ont été violemment touchés par la crise économique, la multiplication des plans de licenciement entraine une importante augmentation du nombre de chômeurs, le nombre de demandeurs d’aide alimentaire connait une hausse de 45% … Le contexte de crise ne peut admettre une réforme telle que celle-ci. Nous pensons d’ailleurs qu’aucun contexte ne la rendrait favorable. En effet, les études d’impact réalisées par l’Unédic sont alarmantes ! Lors de la première année de mise en œuvre de la réforme, ce sont plus d’un million de demandeurs d’emploi qui subiront une baisse du montant de leurs allocations. 190 000 personnes verront quant à elles l’ouverture de leurs droits retardée d’un an ou plus, et 285 000 de cinq mois en moyenne.La décision du Conseil d’Etat permet de mettre un premier temps d’arrêt au projet profondément inégalitaire du gouvernement. Pour autant, la réforme de l’assurance chômage n’est pas suspendu dans son ensemble. Alors nous continuerons la lutte jusqu’à son retrait total. A moins que le gouvernement prenne conscience du camouflet et ne le retire de lui même, mais rien n’est moins sûr…